Vers la fin de la jeunesse ?
Avec les bouleversements caractérisés par toutes sortes de violences dans lesquels notre monde est plongé, il ne parait pas absurde de s’interroger sur le destin actuel et futur de la tranche d’âge qu’on appelle la jeunesse. Drogue, crime, orgies de toutes sortes, obscénités, rejet de l’école, recherche du gain facile et tout de suite… sont devenus les métaphores inaltérables et scabreuses d’une catégorie sociale que les politiques, au niveau du Cameroun, avaient qualifié pendant longtemps de « fer de lance de la nation », c’est-à-dire, comme l’élément le plus important ou le plus efficace de l’ensemble de la communauté nationale. Que s’est-il passé pour qu’on soit passé de ce placement hautement symbolique et stratégique de la jeunesse dans nos options politiques indéfiniment réitérées à longueur de régimes, au délabrement chaotique auquel nous assistons de nos jours ? Les viols collectifs des femmes du troisième âge organisés par des jeunes gens à Ombessa qui défraie la chronique en ce moment soulignent à grands traits l’état de dégénérescence morale et humaine dans lequel notre société se trouve. A cela, on peut ajouter la barbarie inqualifiable faite de décapitation et de mutilation humaine qu’on observe sur les scènes sécessionnistes dans le Nord et le Sud-Ouest du pays. Qu’est-ce qui détruit à ce point notre jeunesse et qui fait envisager la fin de ce bel âge ?